19 mai 2016
L'ostéopathie : des faits, pas une fiction.

1. Qu’est-ce que l’ostéopathie ?

L’ostéopathie est une médecine manuelle (pratiquée essentiellement avec les mains) qui s’adresse aux gens souffrant de dysfonctions articulaires et tissulaires en général (tissu musculaire, tissu conjonctif, tissu nerveux).
Un ostéopathe écoute d’abord longuement le patient et lui pose des questions. Il effectue ensuite un examen systématique de la mobilité des différentes structures du corps. Lorsque l'ostéopathe ne trouve aucun signe suspect qui requiert le renvoi du patient vers un médecin, il pose une hypothèse de travail. Après en avoir informé le patient, il effectue le traitement.

La majeure partie des problèmes traités sont des troubles de la colonne vertébrale et des symptômes qui y sont liés. La plupart des patients souffrent d'une limitation de fonction avec une perte de mouvement du tissu (articulations, muscles, tissu conjonctif, ...). L’ostéopathe peut normaliser la perte de mobilité avec ses mains, en utilisant des techniques sûres et généralement douces de sorte que le corps puisse à nouveau bouger normalement et se rétablir.



2. Qu’est-ce que l’ostéopathe peut faire pour vous ?

L'ostéopathie peut apporter une solution à la douleur et l'inconfort causés par la perte d'un fonctionnement normal du corps. Les motifs qui mènent le patient à consulter directement un ostéopathe (sans la recommandation d'un médecin) sont liés au système locomoteur (mal de dos, lumbago, torticolis ...) et neurologique, comme la douleur, l’inconfort et la diminution des fonctions musculaire et articulaire.
Les patients peuvent cependant consulter un ostéopathe pour bien d’autres motifs :

  • Les chutes, les entorses, les blessures (après que tout dommage structurel ait été écarté), les effets d’un comportement inadapté provoquant une tension, un stress émotionnel, une céphalée.

  • Une perturbation de la fonction des différents systèmes du corps se manifestant sous la forme de problèmes digestifs, circulatoires, respiratoires, nez-gorge-oreilles, urologiques ou liés à la problématique du stress. Les affections sérieuses doivent d’abord être écartées.

  • L’ostéopathie est également complémentaire en cas d’hospitalisation et pour la récupération post-opératoire.

  • Les plaintes dues au sport, y compris des sportifs de haut niveau.

  • Les motifs liés à la grossesse, la naissance et l’enfance après exclusion de toute affection grave.

  • Parfois le patient ne sait pas ce qui ne va pas mais ne se sent pas bien. Il n'est “pas bien dans sa peau” ou éprouve un inconfort qu'il n'avait pas précédemment.



Cette liste n’est donnée qu’à titre informatif et n’est pas exhaustive.


3. Quel est le profil de compétences d’un ostéopathe belge ?

Votre ostéopathe est un professionnel de la santé bien formé possédant des compétences en tant qu'expert ostéopathique, communicateur, praticien de santé, étudiant, défenseur de la santé, manager et professionnel. Les ostéopathes continuent à se former tout au long de leur carrière et travaillent principalement comme indépendants en cabinets privés. Votre ostéopathe décide avec beaucoup de précaution de prendre ou non un patient en traitement et effectue son travail diagnostique avec beaucoup de sérieux.


4. Honoraires et remboursement ?

Le coût moyen d’une consultation se situe aux alentours de 50 eur et dure en moyenne 45 minutes.

Etant donné que les soins ostéopathiques ne sont pas (encore) inclus dans l'« assurance maladie obligatoire » (INAMI), le remboursement est organisé depuis 2000 par les mutualités (caisses d'assurance maladie) dans le cadre de leur « assurance complémentaire». L'intervention est de 10 EUR par consultation avec un maximum de 5 consultations par année civile. Le montant et le nombre des interventions peuvent varier légèrement en fonction des mutualités.


5. L’ostéopathie s’inscrit-elle dans le cadre de l’évolution scientifique ?

L’Evidence Informed Osteopathy (EIO) est une ostéopathie qui confronte son propre savoir et son expérience aux connaissances de la recherche scientifique. De cette manière on peut rechercher une solution optimale ou développer une stratégie adéquate pour un problème spécifique. L’EIO est une priorité pour notre profession et fait intégralement partie de l'enseignement universitaire en ostéopathie.

Le Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) a publié en 2010 une étude scientifique (KCE-rapport 148B) « Etats des lieux de l'ostéopathie et de la chiropraxie en Belgique ». Il apparait dans ce rapport que la majorité des patients qui consultent un ostéopathe le font pour des plaintes du système musculo-squelettique (maux de dos et de nuque principalement) et que l'ostéopathie a une efficacité prouvée pour les maux de nuque et du bas du dos.

D'autres recherches sont clairement nécessaires. Dans cette étude, l’ostéopathie ne diffère pas des autres professions médicales. La profession veut recueillir des preuves scientifiques suffisantes par la recherche clinique et fondamentale pour élargir son champ d’indications, et ainsi donner un reflet plus précis de ce qui est vécu par l'ostéopathe dans la pratique quotidienne.


6. Chaque année plus de 700.000 Belges consultent un ostéopathe

Tous les trois à quatre ans, des analyses sont faites par l'Institut Scientifique de la Santé Publique (ISP) sur le recours à la médecine conventionnelle et non conventionnelle en Belgique. L'enquête en 2013 a montré qu’à l’époque, 6 % de la population avaient consulté un ostéopathe au cours des 12 derniers mois. Cela signifie que chaque année, environ 700.000 personnes consultent un ostéopathe. Les trois quarts de ces personnes consultent l'ostéopathe plusieurs fois par an. On estime que tous ces patients représentent entre 1,5 million et 2 millions de consultations ostéopathiques par an. Actuellement, les patients belges dépensent entre 85 et 93 millions d'euros par an pour l'ostéopathie. L’ostéopathie est donc de loin la médecine non conventionnelle la plus consultée (l’homéopathie occupe la deuxième place avec 2%). La satisfaction des patients en ce qui concerne l'ostéopathie est la plus élevée parmi tous les prestataires de soins.


7. Le combat pour la reconnaissance

Depuis 40 ans que des ostéopathes travaillent en Belgique, plusieurs tentatives ont été menées pour l’obtention d’un statut officiel de profession de soins de santé. En 1999, une loi est votée (loi-Colla) qui fournit un cadre à quatre médecines non conventionnelles, y compris l'ostéopathie, afin de pouvoir évoluer en profession médicale à part entière. En 2014, la ministre Onkelinx rédige un AR à cet effet, qui est bloqué in extremis par l'Open VLD.

La reconnaissance de l'ostéopathie serait néanmoins une situation win-win pour toutes les parties concernées. Pour le patient, qui est reconnu dans son libre choix des soins de santé1 et qui est guidé (càd «protégé») par le gouvernement2. Le patient peut donc compter sur les soins les plus efficaces pour des problèmes d’ordre fonctionnel et, comme des études scientifiques et des directives internationales l’indiquent, son premier choix se porte sur l’ostéopathie pour les lombalgies non spécifiques.

Ce serait aussi une situation gagnante pour le médecin généraliste. La recherche montre que les soins primaires pour de de nombreux troubles musculo-squelettiques relèvent du défi pour de nombreux médecins. Des arguments scientifiques nous donnent suffisamment raison de croire qu'un modèle dans lequel les ostéopathes auraient une fonction de première ligne pour les troubles musculo-squelettiques serait aussi sûr et efficace que le modèle actuel sous le couvert du généraliste.

Il est évident que la reconnaissance serait également une situation gagnante pour les ostéopathes, après avoir exercé en première ligne pendant plus de quatre décennies sans cadre légal. La profession aspire à une règlementation (càd «protection») du métier. La qualité de la formation et une meilleure coopération avec les autres professionnels de la santé font partie, après la reconnaissance officielle de la profession, des préoccupations et des revendications des ostéopathes3.

L'efficacité prouvée des soins ostéopathiques, la satisfaction des patients, la coopération sur le terrain avec d'autres professions de la santé, ... montre la valeur ajoutée à la position de l'ostéopathe dans les soins de première ligne.

1 La loi relative aux Droits du Patient du 22.08.2002 garantit le libre choix et vise aussi les praticiens des médecines non-conventionnelles (art 2 $ 3).

2 « Dans nos sociétés à risque les citoyens attendent que leur gouvernement protège toujours leur «right to safety» en plus de leur «right to security». », cf Raes K, Controversiële rechtsfiguren: rechtfilosofische excursies over de relaties tussen ethiek en recht, Academia Press, 2001. Dans ce contexte, il faut aussi un diplôme en ostéopathie et des organismes, comme un Ordre des Ostéopathes, un système de formation continue, etc.

3 van Dun PLS, Nicolaie MA, Van Messem A, State of affairs of osteopathy in the Benelux: Benelux Osteosurvey 2013, International Journal of Osteopathic Medicine (2016), doi:10.1016/j.ijosm.2016.01.003.

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